De Franklin Graham
Il n’y a pas beaucoup de personnes qui, sur la route de la vie, laissent un impact comme Loren Cunningham. Il était une force pour l’Évangile. Sa vision et sa passion pour atteindre les âmes perdues avec la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ étaient inébranlables ; Dieu lui avait donné la capacité de communiquer, d’inspirer et de motiver des milliers de jeunes hommes et de jeunes femmes à aller dans le monde et à faire de même. Il nous manquera, mais le travail n’est pas terminé. Je prie pour qu’une armée de jeunes reprenne le flambeau là où Loren l’a laissé. Même lors de notre dernière visite, il y a quelques mois, Loren avait les yeux fixés sur Jésus et l’esprit tourné vers l’œuvre du Royaume – quel exemple pour nous tous.
Franklin Graham
De David Joel Hamilton
Chère famille de JEM,
Aujourd’hui, Loren a changé son adresse terrestre temporaire pour son adresse céleste éternelle. Alors que le Père, le Fils et l’Esprit – Dieu – l’accueillent dans leur présence immédiate, nous nous réjouissons pour lui et nous sommes tristes pour nous. Notre fondateur a décroché son diplôme. Il n’est plus avec nous. Il est avec le Seigneur et il nous manquera jusqu’à ce que nous le rejoignions devant le trône de Dieu. Il nous manquera énormément, car il a été pour beaucoup d’entre nous une source d’inspiration, un modèle, un enseignant, un mentor, un visionnaire, un leader, un encourageur, et un ami.
Lorsque je retrace la vie de Loren sur terre, mon cœur – comme le vôtre – est rempli d’un profond sentiment de gratitude. Loren a été pour nous un leader extraordinaire, lui-même guidé par Dieu. Loren et Darlene ont joyeusement exemplifié une obéissance à Dieu, pleine de foi, de renoncement à ses droits, une obéissance sacrificielle qui ouvre les portes à d’autres. Cette obéissance a créé pour beaucoup d’entre nous une plate-forme merveilleuse et a transformé de façon extraordinaire nos vies et nos ministères. Combien d’entre nous sont venus au Seigneur grâce au ministère d’une équipe de JEM ? Combien d’entre nous ont été formés, ont été reconnus, sont devenus des disciples et ont été libérés pour le ministère grâce à ceux qui ont suivi les traces de Loren et Darlene ? Combien d’entre nous ont rencontré leur conjoint à JEM ? Combien d’enfants sont nés et ont été élevés dans le contexte d’une communauté de JEM ? Combien d’entre nous ont découvert leur identité, leur but, leur appartenance, leur vocation et leur guérison grâce au mouvement déclenché par cet homme si rempli d’humilité ?
Loren n’a jamais mis l’accent sur lui-même. Il mettait l’accent sur nous – vous et moi et les myriades de jeunes gens engagés dans la destinée de la Grande Mission : les jeunes de Jeunesse en Mission. Loren n’a jamais figuré sur la couverture de nos brochures promotionnelles. L’image emblématique a toujours été celle d’un/e jeune d’une vingtaine d’années avec un sac à dos et une guitare allant quelque part où il /elle n’était jamais allé/e auparavant. Nous sommes très nombreux – certains encore jeunes, d’autres plus âgés – à avoir pu obéir à Dieu d’une manière qui n’aurait pas été possible sans l’obéissance initiale de Loren et Darlene. Prenez le temps de réfléchir à tout ce que vous avez pu vivre et faire grâce à votre histoire avec JEM ; une histoire rendue possible grâce à la plateforme missionnaire créée par l’obéissance à Dieu de Loren.
Je repense à plus de quarante-six ans et demi. Je ne pourrais pas commencer à raconter l’histoire de mon mariage et de ma famille, l’histoire de mes enfants et de leurs conjoints, et maintenant l’histoire de mes petits-enfants, sans me référer au cadre de JEM. Il m’est impossible d’exprimer à quel point je suis reconnaissant à Dieu pour Loren. Sans lui, je n’aurais jamais eu le privilège d’être un membre de JEM. Peut-être ressentez-vous la même chose et souhaitez-vous vous joindre à moi pour remercier Dieu pour la vie de Loren.
Je remercie Dieu pour l’engagement inébranlable de Loren à écouter Dieu et à lui obéir. Le mot hébreu pour cela est « shema ». Parfois, « shema » est traduit par « entendre » et parfois par « obéir », car il signifie écouter attentivement, avec l’intention d’appliquer avec obéissance ce que l’on a entendu. C’est ainsi que Loren a vécu chaque jour de sa vie. Il était un leader remarquable, guidé par Dieu, qui se concentrait sur le « shema » de Dieu. Il a grandi dans une famille qui pratiquait intentionnellement l’écoute et l’obéissance à Dieu (vous pouvez le lire dans son premier livre, Est-ce bien toi, Seigneur ?), et il le faisait donc très naturellement, sans prétention religieuse. C’était tout simplement ce qu’il faisait. C’est ce que nous devrions tous faire.
Je me souviens d’un jour où je conduisais Loren à l’aéroport. Je me sentais débordé par mes nombreuses responsabilités. Je savais que Loren en portait encore plus ; j’avais donc besoin de son avis sur la manière de prioriser tous les éléments de ma vie complexe. Je décidai de lui faire part de ce que je vivais. J’espérais un peu de sympathie et peut-être une formule secrète. Il m’écouta attentivement pendant que je me lamentais sur mon énorme charge de travail en tant que leader. Je terminai par la question suivante : « Alors, Loren, comment tranches-tu lorsque tu as de nombreuses priorités, en compétition les unes avec les autres ? ». Après une longue pause, il répondit simplement : « Je n’ai qu’une seule priorité. Je demande à Dieu ce que je dois faire en premier ». Ce n’était pas une réponse toute faite. Il partageait simplement la façon dont il vivait sa vie. Il avait appris, comme Marie, à vivre pour « une seule chose » (Lc 10 :42). Ce n’était pas compliqué. Il suffit d’écouter et d’obéir.
Je remercie Dieu pour le désir inlassable de Loren de voir se réaliser le rêve de Dieu : la Grande Mission. Sa vie a été marquée par une diligence sans faille pour la cause du Christ. Il se focalisait continuellement sur comment développer le royaume de Dieu là où il n’existait pas. La devise de JEM « Connaître Dieu et le faire connaître » résume la vie de Loren. À maintes reprises, il a renoncé à ses droits personnels (voir son deuxième livre, Tout à gagner) afin d’apporter une transformation au travers de l’Évangile aux plus petits, aux derniers et à ceux qui sont perdus. Il mentionnait rarement les sacrifices qu’il avait faits. Il n’y avait pas de place pour l’apitoiement. Il considérait que c’était un privilège de faire ce qu’il faisait, quel qu’en soit le prix ! Loren n’était pas irréprochable, mais il était prompt à se recentrer sur Jésus et sur les priorités de Jésus, chaque fois qu’il était convaincu par l’Esprit de Dieu. Comme tous ceux qui sont vraiment pieux, Loren était prompt à « se relever » après une rare chute (Pr 24 :16). C’est un exemple que nous devrions tous imiter. Lorsque nous apprenons à nous repentir rapidement et à nous réaligner avec Dieu, nous devenons un peuple « selon le cœur de Dieu » (1Sa 13 :14 ; Ac 3 :22).
Je me souviens de l’époque où je faisais partie du groupe pionnier de JEM au Chili. Je n’avais pas encore rencontré Loren en personne, mais en tant que jeune JEMien, j’avais lu ses livres. Il racontait comment il s’était repenti lorsque Jésus lui avait montré qu’il s’était davantage concentré sur la remise du Maori, le premier navire ministériel obtenu par JEM, que sur Jésus. Il racontait comment il avait pleuré lorsqu’il s’était rendu compte qu’il s’était détourné de l’essentiel et qu’il avait relégué Jésus à l’ombre. J’ai moi aussi pleuré ce jour-là en pensant à ce que je venais de lire. La passion qu’il avait de se concentrer sur l’essentiel éveillait quelque chose au plus profond de mon cœur. Son humilité transparente m’interpellait. J’ai su à ce moment-là que j’avais trouvé la tribu de ma vie. Je pouvais suivre cet homme en toute confiance, non pas parce qu’il ferait toujours les choses de la bonne manière. Je pouvais le suivre parce qu’il était toujours prêt à recevoir la correction de l’Esprit, prompt à se repentir et à se recentrer sur Jésus.
Je remercie Dieu pour la foi contagieuse de Loren. Loren prenait non seulement Dieu au mot, mais il transmettait aussi la foi à ceux qui écoutaient son enseignement. Il ne croyait pas en sa propre foi, mais en la fidélité de notre Dieu incomparable. Cette confiance enfantine en Dieu et en sa parole a sans doute beaucoup plu à Dieu (Hb 11 :6). Elle est la raison pour laquelle Loren s’est attaqué à des géants et a conquis des montagnes, non seulement dans le domaine financier (voir son troisième livre, Vivre sur la corde raide), mais aussi dans de nombreux domaines qui ont servi à faire avancer les desseins de Dieu. Pour ce faire, il vous peignait l’image de la plus grande vision possible, vue depuis les sommets, et ensuite, il revenait sur terre et vous montrait – oui, à vous ! – comment vous-mêmes pouviez déclencher cette énorme transformation historique en effectuant ces quelques tâches simples. Les détails n’étaient jamais prescriptifs, mais étaient toujours une source d’inspiration. Lorsque Loren disait « Vous pouvez changer le monde », c’est à tout le monde qu’il s’adressait. Et comme il parlait avec une foi remarquable, vous aussi avez commencé à y croire. C’est ainsi qu’il a été un champion pour des myriades de personnes partout dans le monde. Nous pouvons faire de même. Nous devons faire de même.
Je me souviens lorsque je travaillais comme assistant de Loren pendant « l’année de la Bible » à Hawaï, en 1983 : le but de notre foi était de distribuer une Bible à tous les habitants de notre état multi-insulaire, dans la langue maternelle de chaque foyer. Nous avions commencé sans rien en main. Pas de personnel, pas de statistiques, pas de finances, pas de stratégie. Nous n’avions rien. Mais Dieu avait parlé et l’objectif était clair. Nous savions ce que nous devions faire. Mais nous ne savions pas comment. Nous avons donc essayé une méthode après l’autre, une approche après l’autre, jusqu’à ce que l’objectif apparemment impossible soit atteint. Lorsqu’un obstacle entravait une méthode, Loren restait imperturbable. Il nous incitait à chercher Dieu et à découvrir avec l’Esprit une alternative créative qui nous aiderait à rester sur la bonne voie pour atteindre un objectif immuable. La foi de Loren débordait et se répandait sur nous. Si Jésus disait : « Fais-le ! » et si c’était en accord avec le caractère de Dieu, alors cela allait se faire. Quoi qu’il arrive. Et c’est ainsi qu’avec l’aide de plus de 6 000 croyants à travers les îles, nous avons distribué la Bible dans chaque foyer d’Hawaï !
Je remercie Dieu pour la conviction radicale de Loren de se faire le champion de ceux qui étaient souvent négligés par certains : les jeunes, les femmes et les personnes originaires de pays considérés comme « champs de mission ». Il voyait parmi eux des personnes créées à l’image de Dieu avec de grands dons qui pouvaient contribuer à l’avancement du royaume de Dieu. Partout, il voyait le potentiel des gens. Loren était aussi un incroyable bâtisseur de ponts. En tant que fondateur de l’un des premiers mouvements missionnaires véritablement international et interconfessionnel, il agissait avec beaucoup de sagesse, se concentrait sur les domaines les plus importants concernant la foi et minimisait les choses sans importance. Mais si la théologie de quelqu’un excluait des personnes en raison de leur naissance, Loren s’y opposait. Personne ne devait être considéré comme inférieur à un autre. Il était allergique aux visions du monde et aux hiérarchies qui classaient certaines personnes comme supérieures à d’autres. Imitant Dieu (Ro 2 :11), il ne faisait preuve d’aucun favoritisme, mais rencontrait les gens sur un pied d’égalité, faisant ce qu’il pouvait pour égaliser les situations. Puissions-nous tous perpétuer cet héritage de toute une vie.
Je me souviens quand Loren et moi avions réservé une semaine pour travailler ensemble sur son quatrième livre, Et pourquoi pas les femmes ? dans une grande ville du sud-ouest des États-Unis. Un pasteur renommé d’une grande église avait appris que Loren était en ville et s’était arrêté pour le voir. Loren lui avait expliqué que nous étions en train de travailler sur un livre sur les fondements bibliques du leadership féminin. Le pasteur avait répondu : « Je respecte beaucoup tout ce que vous avez fait, Loren, mais sur ce point, je ne suis pas d’accord avec vous. » Loren, le bâtisseur de ponts, se transforma en Loren le défenseur des marginaux. Il s’ensuit une discussion animée qui dura deux heures. Les convictions claires de Loren brillaient. Chacun a sa place dans le dessein rédempteur de Dieu.
Je remercie Dieu pour la faim insatiable de Loren pour la parole de Dieu. Son cinquième livre, Le livre qui transforme les nations – la puissance de la Bible pour changer un pays, met en lumière ce cœur passionné pour la Bible. À maintes reprises, il souligne que « Jésus et la Bible » – la Parole vivante et la Parole écrite – constituent le fondement de tout ce que nous sommes appelés à être et à faire. Il avait compris que la Bible n’est pas seulement un livre religieux. La Bible est notre guide pour tous les domaines de la vie, avec des idées de Dieu pour chacune des sept sphères de la société. Il l’a lue, étudiée et méditée tout au long de sa vie, toujours attentif aux conseils de l’Esprit. Lorsqu’il devait aborder une question, Loren se tournait vers l’Esprit de Dieu pour qu’il le guide, et il parcourait mentalement le vaste réservoir de connaissances bibliques qu’il avait mémorisées jusqu’à ce qu’il trouve la réponse appropriée à la situation. Il cherchait à vivre chaque jour de sa vie « en esprit et en vérité » dans tout ce qu’il faisait (Jn 4:24). Puissions-nous tous chercher à faire de même.
Je me souviens qu’en 1993, j’ai voyagé avec Loren pendant 33 jours au Chili, parcourant plus de 5 000 kilomètres de Punta Arenas au sud, jusqu’à Arica au nord. J’étais chauffeur et traducteur. Loren avait deux ou trois engagements presque tous les jours. Lors d’une de nos rares journées sans événement public, nous nous trouvions dans la belle ville côtière de Puerto Montt. J’avais retrouvé Loren sous un beau ciel bleu et ensoleillé, alors que la journée commençait. Je lui demandai ce qu’il aimerait faire. Il répondit immédiatement : « Lisons la Bible ensemble ». Je me suis installé à côté de lui et nous avons lu ensemble, à haute voix, le livre de 1 Timothée. Ce moment m’a marqué. À ce stade, j’avais déjà participé au lancement de notre école d’étude de la Bible en espagnol et en portugais. J’étais passionné par la parole de Dieu, mais pas autant que Loren. Lire la Bible n’était pas la première chose à laquelle je pensais pendant mes jours de congé. C’est ce à quoi Loren pensait. J’ai alors commencé à prier pour avoir davantage faim de la parole de Dieu. Je veux avoir autant faim de la Bible que Loren.
Je remercie Dieu pour les innovations dérangeantes de Loren. Loren était un penseur d’avant-garde, un futuriste conscient des réalités mondiales et un leader qui déplaçait les paradigmes. Il était toujours à la recherche de ce qui n’était pas encore fait pour avancer le royaume de Dieu, puis co-créait avec Dieu des solutions susceptibles d’apporter la transformation souhaitée. Loren n’était jamais satisfait du statu quo, mais réfléchissait continuellement à la manière dont nous pourrions faire les choses de manière plus efficace et plus rapide. Il y avait dans son esprit une urgence innée pour la Grande Mission. Même dans les derniers mois de sa vie, il était souvent sur Zoom à exhorter des milliers d’auditeurs à faire tout ce qui pouvait être fait pour assurer la traduction orale de l’intégralité de la Bible dans toutes les langues maternelles de la terre, aussi rapidement que possible. Cette ambition apostolique était animée par une conviction enracinée dans la prière du Seigneur : « que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel » (Mt 6 :10). Et que se passe-t-il au ciel ? Des gens de toutes les nations adorent Dieu dans leur langue maternelle (Ap 7 :9) ! Cela doit donc aussi être notre objectif ici, sur la terre. C’est pourquoi il a écrit son sixième livre, Éradiquer la pauvreté biblique ! Il n’y avait pas de place pour une complaisance fataliste chez Loren. Faisons tout ce que nous pouvons, aussi vite que possible, pour atteindre le plus grand nombre possible de personnes, afin que Dieu puisse être dûment adoré par le plus grand nombre possible.
Je me souviens avoir assisté avec Loren à une conférence « Table 71 » que nous avions organisé à Kona, Hawaï. Certains des plus grands stratégistes missionnaires du monde s’étaient réunis et avaient fixé des objectifs impressionnants pour accomplir la Grande Mission. Ils étaient contents de la prévision de leurs projets. Mais Loren s’était levé et avait dit : « Ce n’est pas assez rapide ! ». Il parlait avec une profonde passion et il est clair qu’il n’était pas poussé par un sens compulsif du devoir. C’était son souci pastoral pour les perdus qui le poussait à élever la voix et à réclamer davantage. Il ne pouvait pas supporter que tant de personnes périssent avant que les objectifs prévus ne soient atteints. Ce n’était pas un simple sport. Des vies étaient en jeu. Nous devons vivre pour « hâter le jour de la venue du Seigneur » par tous les moyens possibles, car Dieu « ne veut pas que quiconque périsse, mais il veut que tous se repentent. » (2P 3 :10-12).
Je remercie Dieu pour le non-conformisme courageux de Loren. Il n’était pas un imitateur. Il n’était pas fait pour faire les choses comme tout le monde. Il ne s’est pas limité à vivre selon les normes et les attentes établies. Il était poussé par l’Esprit de Dieu à aller là où les autres n’étaient pas allés et à faire ce que les autres n’avaient pas fait. Il était prêt à enfreindre les règles de la société avec une ténacité intrépide pour faire avancer la cause de Christ. Il était prêt à payer le prix pour aller à l’encontre des idées reçues. Il n’était pas guidé par les opinions des hommes. Au contraire, il cherchait toujours à marcher dans l’obéissance à la parole du Seigneur. Cela lui avait permis de se lancer dans des tâches inattendues et des projets impossibles avec un mélange remarquable de créativité remplie de foi et de persévérance à toute épreuve. Dans son dernier livre, Aucune limite, il déclare : « La grâce nous permet d’entreprendre des actions nouvelles et audacieuses que nous ne pourrions jamais faire sans Dieu ». Cette attitude a été la caractéristique de toute sa vie.
Je me souviens avoir été inspiré à maintes reprises par la volonté de Loren d’aller là où d’autres allaient rarement, voire jamais. Au début de l’année 2000, j’ai eu le privilège d’être avec Loren et Darlene dans le cadre d’une école de formation au leadership en Nouvelle-Zélande. Un Week-end, Loren nous a invités, Timothy, mon fils de 15 ans, et moi, à l’accompagner sur l’île de Chatham, à environ 800 km à l’est de Wellington. Moins de mille personnes vivaient sur l’île. Loren s’était intéressé à la poignée d’indigènes Rekohu (Maori) qui y vivaient. Nous avions lu leur histoire, interrogé leurs aînés et prié pour eux lors de nos promenades sur l’île. Loren avait cherché à connaître le cœur de Dieu pour ce groupe ethnique souvent oublié. Ce dimanche matin, Loren avait pris la parole dans une petite église. Il s’était préparé avec diligence dans la Parole et dans la prière. Il avait un message prophétique encourageant pour les quelques fidèles de l’église de Rekohu. La taille n’avait pas d’importance. C’est ce que Dieu l’avait appelé à faire et il le faisait de tout son cœur.
C’est un exemple de la vie qu’a vécue Loren sur terre. Il l’a vécue pleinement. À la poursuite de Jésus. À la poursuite des rêves de Jésus. Dans cette lettre, j’ai partagé certaines des expériences que j’ai vécues avec Loren. J’aimerais vous encourager à réfléchir à vos propres expériences avec Loren. Qu’avez-vous appris sur Dieu et ses voies grâce à cet homme ? Comment pouvez-vous transmettre ces choses à la prochaine génération ? Si vous n’avez jamais eu l’occasion de côtoyer Loren personnellement, parlez à ceux qui l’ont côtoyé et lisez les livres qu’il a écrits. Apprenez à le connaître de cette manière. Puissions-nous tous embrasser l’héritage du royaume que nous avons reçu par l’intermédiaire de Loren. Soyons reconnaissants pour la mesure dans laquelle sa vie nous a touchés et inspirés. Puissions-nous tous imiter ce que nous avons vu en lui et vivre pleinement notre vie ! Comment ?
En poursuivant Jésus. En poursuivant les rêves de Jésus.
David Joel Hamilton
JEMien. Ami.
De Lynn Green
Loren Cunningham, une personne qui a changé le monde, vient de transférer sa citoyenneté terrestre à celle de « l’âge à venir ». Tout dans la vie de Loren témoigne de son abandon inconditionnel à la seigneurie de Jésus. Dès son plus jeune âge, Loren s’était engagé à faire tout ce que le Saint-Esprit l’appelait à faire : répandre la Bonne Nouvelle de Jésus, le Sauveur du monde, à tous les habitants de la terre.
Jésus nous dit : « Mes brebis entendent ma voix, et elles me suivent ». Très tôt dans sa vie, Loren a entendu la voix du Bon Berger et l’a fidèlement suivie, que ce soit pour un chemin jonché de grands sacrifices ou pour un chemin de grandes bénédictions.
Tout au long de sa vie, Dieu donna à Loren plusieurs visions qui changèrent le monde. Tout d’abord, en 1957, la vision de mobiliser des vagues de jeunes pour porter l’Évangile de Jésus sur tous les continents de la planète. Puis, en 1969, il reçut une parole du Seigneur, l’encourageant à créer une nouvelle sorte de formation chrétienne. Très vite, le fruit de ces formations résidentielles, courtes et intensives, fut reconnu pour ce qu’il était : un outil de multiplication sans précédent.
Ma femme Marti et moi nous sommes rencontrés lors de l’une de ces premières formations ; C’est là que Loren nous avait demandé de réfléchir, dans la prière, à aller en Angleterre afin d’y implanter une autre école d’évangélisation. Aujourd’hui, les formations de JEM existent dans plus de mille endroits dans le monde.
Vers le milieu des années 70, ces premières formations étaient vues comme des modules permettant un apprentissage plus en profondeur et une croissance de grande envergure pour l’établissement du royaume de Dieu – l’Université des Nations. Aujourd’hui, l’Université des Nations continue à se développer, en diversité et en profondeur. Les idées radicales que Dieu avait données à Loren ont été largement utilisées dans l’enseignement supérieur.
Il semble que Loren était constamment en train de prier et d’écouter Dieu au sujet d’une vision ou d’une autre, qui prenait forme dans son imagination créative et dévouée. En 2003, nous étions à Singapour pour une réunion de leaders : ce soir-là, au repas, Loren devait s’adresser à un groupe important de leaders chrétiens. Je lui ai demandé sur quoi il allait parler et il m’a répondu : « j’ai l’intention de transmettre la vision suivante : apporter une Bible dans chaque foyer, en Chine. » Ma réponse ? « Loren, tu ne peux pas faire ça ! » En tant que responsable de JEM, je me sentais obligé de toujours avoir un plan pour accomplir ce dont nous parlions. Loren parla tout de même de cette vision !
Il me fallut quelques années pour comprendre la dynamique spirituelle et visionnaire de ce qui s’était passé ce soir-là. Loren n’avait pas de plan, mais il avait une parole prophétique. C’était comme si Dieu avait à nouveau voulu changer le monde et qu’il cherchait quelqu’un ayant la foi de dire, avec certitude, ce que lui-même voulait dire. Ce changement n’aurait pas pu se passer s’il n’y avait pas eu quelqu’un pour le dire comme Dieu l’avait ordonné. Une fois de plus, Loren avait obéi.
Cela a été le début du message principal des 20 dernières années de la vie de Loren. Ses recherches avaient confirmé que si la Bible n’était pas accessible avant un réveil, celui-ci ne serait pas durable. Dès lors, où qu’il allait, son message était : « Éradiquez la pauvreté biblique, maintenant ! ». Ces dernières années, il s’est surtout concentré sur la traduction orale de la Bible, puis sur l’importance de faire en sorte que chaque personne puisse accéder à une Bible dans sa langue maternelle.
L’héritage de Loren Cunningham est constitué de vagues successives de personnes de tout âge, mais surtout de jeunes, qui apportent la Bonne Nouvelle au monde entier !
Après le diagnostic d’un cancer du poumon à petites cellules en janvier 2023, le Seigneur lui donna beaucoup plus de mois à vivre que ce que les docteurs avaient prédit. Pendant cette période, il n’a pratiquement pas souffert. Il a également bénéficié d’une capacité mentale et spirituelle miraculeuse qui lui a permis de se concentrer sur la traduction de la Bible en langues maternelles. Il pouvait prier, penser et partager sur ce sujet pendant des heures. C’est ainsi qu’il a constamment affiné sa vision et sa capacité à l’expliquer.
De nombreuses personnes se posent la question : qu’adviendra-il de JEM une fois que Loren ne sera plus de ce monde ? Il ne fait aucun doute que personne ne peut le remplacer. Cependant, il nous a encouragés à nous concentrer sur le paradigme biblique du corps du Christ, tel qu’il s’applique à JEM. En 2002, il a partagé un message clé sur ce sujet, connu comme « le message du trépied ». Si nous continuons à mettre en pratique et comprenons le sacerdoce de chaque croyant, si nous renforçons et protégeons nos relations, si nous reconnaissons la sagesse et les dons spirituels des anciens parmi nous, alors nous nous multiplierons de plus en plus et nous serons une bénédiction pour l’ensemble du corps de Christ.
Loren n’a jamais été le directeur général de JEM. Il a toujours travaillé en équipe, avec d’autres responsables et s’est appuyé sur les différents dons spirituels et la force des personnes autour de lui. Tout autour du monde, nous trouvons des équipes d’anciens et de responsables ; la vision que Dieu a donnée à JEM est large et claire. Si nous cultivons de bonnes relations, et restons enracinés dans la Parole, si nous continuons à poursuivre la vision d’apporter la Bonne Nouvelle à tous, dans toutes les langues maternelles qui existent, alors nous prospérerons.
Personnellement, cela fait plus de cinq décennies que Marti et moi sommes proches de Loren et Darlene. Ils sont des amis de toute confiance et des responsables exemplaires. Ils ont encouragé notre amitié dès le début, nous ont inspirés et nous ont aussi défiés. Ils nous ont montré comment vivre en suivant les voies de Dieu, et comment mener une vie de famille saine. Ils nous ont démontré ce qu’est l’esprit d’équipe, étant toujours sensibles aux autres et engagés envers Jésus et le royaume de Dieu de façon inébranlable.
Dieu merci, Dar, avec ses capacités exceptionnelles de leadership et son onction, est toujours parmi nous. Nous lui rendons hommage et continuons à la soutenir et à nous appuyer sur sa sagesse.
On peut certainement dire de Loren Cunningham :
« J’ai combattu le bon combat, j’ai terminé la course et je suis resté fidèle. Et maintenant, le prix m’attend – la couronne de justice, que le Seigneur, le juste juge, me donnera au jour de son retour. Ce prix n’est pas pour moi seulement, mais pour tous ceux qui attendent avec impatience son avènement. » (2 Tim 4 :7-8)