Message de Tom Bloomer
Message du dimanche matin 18 septembre lors de la conférence « Discerner les temps » 2022 à Morija, à Yverdon dans le pays de Vaud. Suivi d’un temps de prière et de repentance.
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C’est une joie et un privilège pour moi d’être parmi vous. Ma vie a été rythmée par les séminaires « Discerner » ces derniers mois de septembre.
Je vais juste récapituler un peu : en 2019 j’étais ici et puis aussi à l’église de Marcel Niederhauser, le CET, à Tavannes en ce même mois. C’est là où j’ai donné cette parole qui m’avait habité depuis plusieurs mois déjà en 2019, qu’un jugement allait déferler sur l’Europe et sur le monde entier. Un jugement plutôt économique ; et que cette fois la Suisse ne sera pas épargnée comme elle l’a été pendant les deux grands jugements du 20e siècle, les guerres mondiales.
Quelques mois plus tard, en 2020, tôt dans l’année nous avons entendu parler d’une pandémie, venant de Chine ; elle est arrivée chez nous vers le mois de mars et vous connaissez la suite de cette histoire. Pendant cette année 2020, j’ai reçu une autre parole, une sorte de prolongement : nous allions vivre sept années difficiles. Un peu comme au temps de Joseph, en Egypte, sept années très difficiles. Et pendant les mois qui ont suivi on m’a posé la question plusieurs fois : Est-ce qu’on est déjà dans les années difficiles ? J’ai dit plusieurs fois non, non, non, on n’a encore rien vu.
En 2021, l’année passée, j’étais de nouveau à « Discerner », on était à la Marive. J’ai partagé un moment d’enseignement avec Jean-Marc, et j’ai insisté sur cette parole donnée par l’apôtre Pierre : « Ne soyez pas surpris de la fournaise qui sévit parmi vous, pour vous éprouver comme s’il vous arrivait quelque chose d’étrange. Réjouissez-vous au contraire de la part que vous prenez aux souffrances de Christ, afin d’être aussi dans la joie et dans l’allégresse lorsque Sa gloire sera dévoilée. » I Pi 4.12-13.
Mais je trouve qu’on est quand même toujours surpris ; parce qu’on a compris, bien que cela n’ait pas toujours été dit dans ce sens, on a compris que tout allait bien se passer, que notre vie avec le Seigneur allait être un long fleuve tranquille jusqu’au jour de l’enlèvement. Oui les choses allaient empirer mais nous allions être enlevés, nous ne serions pas appelés à subir des difficultés de plus en plus graves. Faux ! Ce n’est que la moitié du message de la Parole. Ne soyez pas, ne soyons pas surpris chers amis.
Et puis cette année j’ai reçu une autre parole du Seigneur que j’ai soumise à plusieurs frères et sœurs durant ces derniers mois. Je vais vous la dire aujourd’hui, pour la première fois en public. Sept mots : cet été sera le dernier été normal. Cet été qui se termine cette semaine sera le dernier été normal. Cet été 2022 sera le dernier été normal.
Vous me direz, « Mais ce n’était pas un été normal ! Quand même, on a eu la sècheresse en Suisse, on a eu des incendies un peu partout en Europe du Sud, il y a la guerre en Ukraine, il y a la pandémie qui continue ».
C’est vrai il y a eu toutes ces choses comme d’ailleurs chaque année en été : l’été passé, vous vous souvenez, c’était trop d’eau, trop de pluie, des inondations ; il y a toujours quelque chose. Cette année nous n’avons pas vécu un été difficile, à moins d’être l’habitant d’une de ces régions incendiées en France voisine et ailleurs en Europe, à moins d’être Ukrainien, à moins d’être l’agriculteur qui a dû abattre son bétail à cause de la sècheresse et en l’anticipant. Mais à part ces populations très limitées, très spécifiques, on n’a pas eu un été difficile. Par contre tous les media ont proclamé tous les jours, sans cesse, c’est le retour à la normale, c’est le retour à la normale.
On se réjouit économiquement, le taux du chômage est en baisse, l’inflation en Suisse n’est pas grave. Il y a tous les festivals qui ont repris, les expositions, toutes sortes d’évènements et on a répété, j’aurai dû compter, mais vous l’avez entendu aussi, c’est le retour à la normale. Eh bien je ne le pense pas.
Donc on a eu, surtout ceux qui suivent « Discerner les temps », on a eu trois années d’avertissement. Et maintenant ?
Si j’ai reçu cette parole, que mes frères et sœurs m’ont encouragé à vous partager, cela veut dire que les années difficiles vont commencer bientôt. Peut-être déjà cet automne, je ne sais pas. J’ai eu un téléphone d’un homme de Dieu âgé, suisse-alémanique, qui m’a dit avoir reçu, il y a un certain temps, que c’est au mois de décembre que les choses changeraient radicalement. Je ne sais pas, c’est bien possible.
Mais j’aimerais souligner un ou deux principes qu’on a tendance à oublier, il me semble : d’abord l’avenir n’est pas fixe, les choses ne sont pas cimentées quelque part. L’avenir n’existe pas, en fait nous sommes appelés à façonner l’avenir par nos prières, par nos louanges et par notre obéissance. L’avenir n’existe pas encore. Il est pourtant vrai que le Seigneur a déclaré des choses au sujet de l’avenir mais s’Il les a déclarées ce n’est pas parce que elles étaient déjà fixées dans le temps, c’est bien plutôt parce que Lui, le Seigneur a décidé de les accomplir. Donc Il les annonce. Mais ces évènements, même les jugements mérités, ne sont pas fixés ou certains. Ce sont le plus souvent des avertissements solennels.
On le voit avec le récit de Ninive ; certains pensent que c’était une sorte de pièce de théâtre, voire même une pièce satirique, que ce récit n’était pas vrai; mais je vous rappelle que Jésus, lui, pensait que c’était réel. Et si Jésus dit que c’est vrai, pour moi c’est vrai. Je préfère écouter Jésus que certains théologiens . . . Surtout ceux qui essaient de me dire quelles parties de la Bible sont vraies et lesquelles ne le sont pas. Non, merci. Je ne vais pas jouer ce jeu-là.
La tentation francophone depuis longtemps mais surtout depuis Descartes, c’est d’élever notre raison au-dessus de la Parole ! Alors nous décidons quelles parties de la Parole de Dieu sont véritables et lesquelles ne le sont pas. C’est une hérésie, la pire des hérésies, l’hérésie de la pensée. L’exaltation du raisonnement humain. Non, Ninive est un évènement qui s’est produit, véritablement. Et à cause d’une repentance très profonde du roi, allant même jusqu’à inclure le bétail, le Seigneur a détourné le jugement. Et cette ville-état, ce peuple tellement féroce qui répandait le mal, la destruction, la violence partout, ce peuple fut épargné de ce jugement-là.
Et bien sûr, Jonas n’était pas content. Il s’intéressait beaucoup plus à sa prophétie qu’au destin de ce peuple. Le Seigneur l’a repris doucement.
Oui les jugements peuvent être écartés, ou parfois raccourcis. Parce que le Seigneur l’a promis : Il peut restaurer les années qui ont été grignotées. Du reste, il y en a beaucoup parmi nous qui ont vécu cela dans leurs propres vies individuelles, mais c’est vrai aussi pour la vie d’une nation. Des années ont été perdues parce qu’on a couru après d’autres dieux, d’autres idoles. Or le Seigneur peut restaurer ces années-là quand il y a deux sortes de réponses des chrétiens : la repentance et l’intercession.
Comme je l’ai dit depuis 2019 au moins, on a eu de l’intercession partout dans le monde. On a prié avec une unité incroyable, une unité sans précédent dans l’histoire de l’Eglise, une seule prière a jailli dans toutes les nations de la terre, l’Eglise entière a prié : Seigneur, arrête cette pandémie ! Qu’est-ce que le Seigneur a fait ? Rien.
Et puis dès le mois de février de cette année, on a commencé encore à prier avec une unité formidable une même prière : Seigneur, arrête la guerre en Ukraine, arrête cette agression tellement maléfique. Et qu’est-ce que le Seigneur a fait ? Pratiquement rien. Il a tout de même agi quelque peu. Nos équipes de Jeunesse en mission étaient nombreuses à aller en Ukraine avec plusieurs actions de différentes sortes. Beaucoup d’églises, surtout européennes se sont mobilisées aussi et le Seigneur a exaucé beaucoup de prières. On a des témoignages formidables des prières exaucées en Ukraine ; mais le Seigneur n’a pas arrêté la guerre.
Et avec les victoires récentes de l’armée ukrainienne dans l’est du pays, il y a un plus grand danger : que celui qui habite le Kremlin soit tenté d’utiliser ses armes tactiques, voire même les armes nucléaires sur le champ de bataille. Poutine dans tout son règne, dans toute sa carrière politique, n’a jamais admis une erreur, pas une fois il n’a changé ses objectifs. Pas une fois, durant des décennies.
Alors qu’est-ce que le Seigneur attend ? Pourquoi n’a-t-il pas répondu à nos prières, tellement justes, tellement bien motivées par l’amour de notre prochain ? La raison la voici : nous n’avons pas voulu faire notre part, à savoir la repentance. Pendant ces années j’ai écouté pour voir si un appel ou des appels à la repentance allaient retentir de nation en nation pour que l’Eglise se détourne de ses mauvaises voies.
Voilà le problème chers amis, ce n’est pas Monsieur Poutine, ce ne sont pas des microbes maléfiques, c’est que l’Eglise ne s’est pas détournée de ses mauvaises voies. Il n’y a pas eu d’appel à la repentance à l’échelle nationale. Il y a pourtant eu des moments, même des bons moments de repentance dans le cadre de la convention « Discerner les temps » et ailleurs. Mais à l’échelle nationale il n’y en a pas eu. Et au Ciel on attend toujours, les anges se penchent sur le balcon du Ciel en disant : ”Mais qu’est-ce qu’ils attendent ? Nous on est prêt à aller secourir, on attend notre cahier des charges dans ces situations, mais eux il faut qu’ils agissent, qu’est-ce qu’ils attendent ?”
Je suis convaincu et de plus en plus convaincu que nous sous-estimons l’amour du Seigneur pour nous. C’est un amour ardent qui désire une chose avant tout : notre maturité ! Il désire des fils et des filles mûrs qui ne vont pas Le servir juste parce qu’Il répond à leurs prières. Comme Jésus a dit à ses disciples à la fin de son ministère : « Je ne vous appelle plus serviteurs, mais amis ». Dieu veut des amis. Il veut des fils et des filles matures qui peuvent collaborer avec lui, qui peuvent reprendre l’entreprise familiale ! C’est une manière de décrire le royaume de Dieu. Oui, l’entreprise familiale ! Dans chaque génération, Il aimerait confier cette entreprise à ses fils et ses filles.
Voilà pourquoi Il permet la souffrance, on est nombreux à avoir connu la souffrance sur le plan individuel. Et même dans le cadre de cette pandémie on connaît tous des gens qui ont vraiment souffert. Le cancer nous a enlevé des amis durant ces dernières années. La souffrance n’est pas absente de nos vies d’église, Marcel Niederhauser l’a si bien rappelé hier, (un message formidable, je vous le recommande comme tous les messages de « Discerner »).
Nous, les protestants n’avons pas développé une théologie de la souffrance. Nous avons même méprisé quelque peu les catholiques qui, eux, ont bien réfléchi à cet aspect de l’existence. Et pour certains d’entre nous, ils sont allés trop loin dans la pratique et la compréhension de la souffrance, mais reconnaissons tout de même qu’ils y ont au moins réfléchi sérieusement. Certains pensent que la souffrance est nécessaire, obligatoire si on veut avancer dans la maturité spirituelle. Parce que c’est la souffrance qui nous secoue, ébranle nos certitudes erronées ; et l’on dit : ô Dieu va faire ceci, ô Dieu va intervenir là. On y croit fermement jusqu’au moment où l’on doive reconnaître que non, Il ne le fait pas.
C’était l’erreur de Marthe et Marie qui avaient une si bonne relation avec le Seigneur, qui étaient ses disciples, plus proches que ne l’étaient les propres sœurs de Jésus, les filles de Marie et Joseph. Et elles avaient prié cette belle prière : Seigneur, celui que tu aimes est malade (Jean 11.3) ; une prière biblique, une prière fondée sur le caractère de Dieu, basée sur la relation avec Lui, une prière parfaite. Mais le Seigneur n’a pas exaucé. Parce qu’Il avait décidé de faire autre chose, de ne pas guérir le frère mais de le ressusciter ; il voulait faire de cet évènement un témoignage dans le monde entier et pour l’ Eglise de tous les temps.
Mais c’était aussi pour accomplir dans la vie de Marthe et Marie ce qu’Il avait l’intention de faire. C’est à dire ébranler assurance qu’elles savaient bien tout ce que lui, Jésus allait faire, qu’Il était même presque obligé de faire selon leur idée. Jusqu’à lui reprocher de ne pas l’avoir fait. « Maitre si tu avais été ici notre frère ne serait pas mort. Sous-entendu : où étais-tu quand on a prié ? Tu aurais pu la faire, cette guérison. Tu l’as fait pour d’autres, même des étrangers. » Un reproche public, comme une gifle à son visage. Non le Seigneur désire faire en nous et par nous, beaucoup plus que ce que nous avons compris. Dans la souffrance et le jugement surtout, tout est ébranlé, tout disparaît, toutes les structures, on voit cette dynamique en Ukraine.
La bonne nouvelle est que Jésus est toujours là. La bonne nouvelle c’est que ces temps de jugement et de souffrance ont une fin. Et les années difficiles devant nous auront une fin aussi. Quelle fin, je ne sais pas, ça dépend de nous, ça dépend de notre réponse à ce que Dieu veut faire dans notre vie, dans l’église entière et dans notre nation. On va juste rester dans le silence un moment pour contempler tout cela.
Esaïe 5 : « Mon bien-aimé avait une vigne sur un coteau fertile. Il a remué son sol, enlevé les pierres et y a mis des plants de premier choix. Il a construit une tour au milieu d’elle et il a installé un pressoir, puis il a espéré qu’elle produirait de bons raisins, mais elle en a produit des mauvais. Et maintenant, habitants de Jérusalem et de Juda, je vous en prie, soyez juges entre ma vigne et moi. Qu’y avait-il encore à faire à ma vigne que je n’ai pas fait pour elle ? Pourquoi quand j’ai espéré qu’elle produirait de bons raisins en a-t-elle produit des mauvais ? Je vais vous faire savoir maintenant ce que je vais faire à ma vigne. J’arracherai sa haie pour qu’elle soit dévorée, j’abattrai sa clôture pour qu’elle soit piétinée, je ferai d’elle un endroit saccagé, elle ne sera plus taillée ni cultivée, les ronces et les buissons épineux y pousseront et je donnerai mes ordres aux nuages afin qu’ils ne laissent plus tomber la pluie sur elle. » Oui la vigne de l’Eternel, maître de l’univers, c’est la communauté de la Suisse, c’est le plant qui faisait son plaisir. Il avait espéré de la droiture et voici de l’injustice, la justice et voici les cris d’accusation.
Quand on pense à la souffrance qui perdure, et plus encore au jugement, alors souvent nous centrons sur nous-mêmes, sur notre souffrance. Mais il y a une souffrance beaucoup plus grande, il y a une souffrance même infinie et c’est la souffrance de Dieu lui-même. C’est Lui qui souffre. Devant notre endurcissement, Il est obligé de permettre que le jugement vienne sur ses enfants.
Voici certaines des bénédictions que l’Eternel ton Dieu a donné à la Suisse (Deut. 28). Nous avons été bénis dans la ville et dans les champs, nos enfants, nos troupeaux, le petit et le grand bétail, tout a été béni. L’Eternel a donné la victoire sur les ennemis qui nous ont entourés. Il a ordonné la bénédiction dans les greniers, dans toutes les entreprises, on a été un peuple sanctifié, jamais parfaitement, mais Il ne nous accable pas avec la perfection. Il désire une certaine mesure de crainte de son nom, un certain respect. Il a ouvert son bon trésor, le Ciel, pour envoyer au moment voulu la pluie sur le pays et pour bénir le travail des agriculteurs. On a prêté à beaucoup de nations et on n’a pas eu besoin d’emprunter.
Mais maintenant nous sommes devenus comme le peuple d’Israël au temps de Samuel, nous courons après d’autres dieux, nous cherchons notre sécurité ailleurs qu’en Dieu lui-même. Quand nous étions autrefois entourés par des puissances hostiles, nos ancêtres se sont confiés en Dieu, au nom de l’Eternel tout puissant. Et maintenant on regarde ailleurs. On cherche la sécurité et la conformité au monde comme le peuple d’Israël au temps de Samuel. On veut être comme les autres nations. On est fatigué d’être différent, on veut se joindre aux autres, jouer dans la cour des grands. Et les bénédictions divines sont en train de disparaître une après l’autre de notre pays.
Oui Seigneur, c’est vrai, tu as tout fait pour notre nation, tu as accordé des bénédictions incroyables à commencer par sa situation géographique, son climat et tout le reste, les bénédictions socio-culturelles, religieuses, siècle après siècle après siècle, tu n’aurais pas pu faire mieux pour la Suisse. Mais nous confessons que nous n’avons pas répondu comme il aurait fallu, surtout ces dernières années. Tes fils et tes filles ont quitté le bon chemin, t’ont oublié.
Noël n’est plus du tout ce qu’il était, ni le Jeûne Fédéral, les autres fêtes que nous célébrons par les longs week-ends comme Pâques, Pentecôte et l’Ascension, le sens de ces fêtes ne fait plus partie de notre culture, même nos journalistes ne savent pas de quoi il s’agit.
Seigneur nous nous humilions devant toi, nous déclarons, et moi je déclare que j’ai pêché, je me suis détourné de toi, et Seigneur je demande que tu me laves en ton sang précieux versé à la croix. Que tu ôtes notre péché, que tu nous purifies Seigneur, que tu nous retournes, quand nous nous détournons de nos mauvaises voies, que tu nous tournes dans le bon sens sur ton droit chemin. Merci Seigneur pour ta grâce, pour toute ta grâce envers nous, non seulement dans les siècles passés mais maintenant en 2022, en cette fin d’année 2022 nous verrons ta grâce, alléluia.
Copyright 2022 Tom Bloomer