Le ministère féminin

Quelques réflexions sur le ministère féminin

 

Pierre nous dit que Paul a parfois des enseignements difficiles à comprendre 2 Pi 3 :16.

Voici quelques exemples ou les passages claires et fondamentaux des Écritures nous aident à comprendre les passages plus ardus :

  1. Ainsi, celui qui marie sa fille fait bien, et celui qui ne la marie pas fait mieux. 1 Co 7 :38

Si nous prenions ce verset de manière absolue les chrétiens n’auraient plus d’enfants et le christianisme finirait par disparaître. Nous croyons aux dons du célibat et du mariage tout en sachant que le mariage est la voie la plus répandue, car l’ordre créationnel est le fondement sur lequel toute l’Écriture s’appuie : Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, il créa l’homme et la femme. Dieu les bénit, et Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre Gn 1 :27-28

Nous n’utilisons donc pas 1 Co 7 :38 pour annuler Gn 1 : 27-28
Le mariage est la norme, le célibat un appel particulier.

 

  1. Quand Paul écrit : Elle (la femme) sera néanmoins sauvée en devenant mère, si elle persévère avec modestie dans la foi, dans la charité, et dans la sainteté. 1 Tm 2 :15 Il est Impossible qu’il dise que sans maternité la femme est perdue, sinon condamnerait-il les jeunes filles célibataires à l’enfer en contradiction flagrante à son enseignement cité plus haut ?

Nous comprenons qu’Ève sera sauvée par sa descendance, Jésus-Christ. Sinon, répétons-le, les femmes sans enfants seraient perdues et Paul, en recommandant aux pères de garder leurs filles vierges, les condamneraient à l’enfer. Quant à la nécessité de la persévérance elle est maintes fois soulignés pour tous, hommes et femmes (voir étude sur le chrétien et son salut).

 

  1. Paul nous demande de l’imiter (1 Co 4 :16, 11 :1 ; Phi 3 :17), mais il dit aussi : C’est le cas d’Hyménée et d’Alexandre, que j’ai livrés à Satanafin qu’ils apprennent à ne plus blasphémer. 1 Tm 1 :20

Avez-vous déjà livré quelqu’un à Satan ? Tout en respectant Paul, nous gardons un discernement qui nous dit que cette situation était plutôt extrême et rare. Nous ne faisons donc pas de ce point une doctrine fondamentale.

 

  1. Paul dit aussi : Que vos femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis d’y parler. 1 Co 14 :34

Mais il dit également : Toute femme, au contraire, qui prie ou qui prophétise, la tête non voilée, déshonore son chef. 1 Co 11 :5 Qu’est-ce que prophétiser ? Celui qui prophétise, au contraire, parle aux hommes, les édifie, les exhorte, les console. 1 Co 14 :3 Les femmes peuvent donc édifier, exhorter et consoler dans nos assemblées. Quand Paul leur demande de se taire, cela ne peut pas signifier de freiner ou empêcher le ministère féminin sous la conduite de l’Esprit. Paul enseigne encore : Je désire que vous parliez tous en langues, mais encore plus que vous prophétisiez. Paul désire en premier lieu que tous les hommes et toutes les femmes prophétisent.  1 Cor. 15 :5 (à l’exemple des 4 filles de Philipe). La femme est invitée à prophétiser librement en assemblée et à y exercer les dons de l’Esprit. Utiliser 1 Co 14 :34 de manière absolue contredit la pensée globale de Paul.

 

  1. Paul resta encore assez longtemps à Corinthe. Ensuite il prit congé des frères, et s’embarqua pour la Syrie, avec Priscille et Aquilas. Ac 18 :18

Priscille, nommée ici en premier, est missionnaire dans l’équipe de Paul. Les Églises d’Asie vous saluent. Aquilas et Priscille, ainsi que l’Église qui se réunit dans leur maison, vous saluent chaleureusement dans le Seigneur. 1 Co 16 :19 Ce couple dirige ensemble l’église locale dans leur maison, Paul les honore comme ses collaborateurs. Il (Apollos) se mit à parler avec assurance dans la synagogue. Après l’avoir écouté, Aquilas et Priscille le prirent avec eux et lui exposèrent plus exactement la voie de Dieu. Act 18 :26 Priscille peut exposer la voie de Dieu à Apollos tout comme son mari.

Paul ne met pas de réserve a un ministère féminin clairement reconnu. Il reconnaît son appel missionnaire, car :

 

  1. Le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans le même lieu…  ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et se mirent à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer. Ac 2 :4

Les hommes et les femmes ont reçu par le même St-Esprit, les mêmes dons, le même appel, le même équipement pour faire de toutes les nations des disciples. Chacun devant imiter Dieu, Christ et Paul en cela. Les femmes sont donc inclues dans l’ordre missionnel : Allez [donc], faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et enseignez-leur à mettre en pratique tout ce que je vous ai prescrit… Mt 28 :19-20. 60% des missionnaires dans le monde sont des femmes. Qu’elles aient un auditoire d’une seule personne, de dix ou de mille personnes cela ne change en rien à l’ordre fondamental qu’elles ont reçues. Comme tous les serviteurs de Dieu elles ne doivent pas enseigner leurs bonnes idées, mais enseigner sous la conduite de l’Esprit tout ce que Jésus a prescrit.

Les disciples femmes et hommes ont l’ordre clair et formel de faire des disciples et de leur enseigner tout ce que Jésus a prescrit. Un ordre direct si clair de Jésus ne peut être gommé par un passage difficile de Paul… Car lui-même enseigne :

 

  1. Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme; car tous vous êtes un en Jésus-Christ. Gal 3 :28

Paul ne parle pas ici du corps, de l’apparence ou de la sexualité (on le sait par tous les autres textes du N.T.) mais bien de notre valeur, notre position filiale, notre service, ministère, appel.

Réflexions :

Une doctrine doit s’appuyer sur la Parole dans son ensemble. Exemple : 

  • Après cela, Jésus, accompagné de ses disciples, se rendit en Judée ; il y séjourna avec eux et il baptisait. Jn 3 :22 Celui qui lit seulement jusque-là va affirmer que Jésus baptisait ; mais celui qui lit l’évangile de Jean en entier aura une précision plus détaillée :
  • A vrai dire Jésus ne baptisait pas lui-même, mais c’étaient ses disciples qui le faisaient. Jn 4 :2. Il n’y a pas contradiction mais précision : sous l’autorité de Jésus ses disciples baptisaient.

Concernant le ministère féminin :

Pour comprendre la place de la femme il faut aussi comprendre que le masculin englobe souvent le féminin :

Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon nom, ils chasseront les démons ; ils parleront de nouvelles langues… Mc 16 :17 Aucun enseignant n’a jamais prétendu que cette promesse ne s’adresse pas aux femmes, sous prétexte qu’il est écrit ceux et non pas celles et ils et non pas elles. Dieu notre Sauveur… veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. 1 Tm 2 :3-4 Hommes = humains, hommes, femmes et enfants.  Des multitudes de textes bibliques sont au masculin et englobent les femmes… c’est une règle grammaticale dont il faut se souvenir.

Les femmes pleuraient le long du chemin qui conduisait Jésus à Golgotha. Elles étaient présentes nombreuses au pied de la croix à l’opposé des disciples, Jean excepté. Elles ont été témoin de sa résurrection (car préoccupée d’embaumer son corps). Jésus leur a alors donné l’ordre de l’annoncer aux disciples. Si des femmes peuvent annoncer le plus grand message de tous les temps aux apôtres, sur l’ordre de Jésus lui-même, qui serions-nous pour interdire aux femmes de le prêcher au monde entier ? Il semble que les femmes, bien plus que les hommes, aient entouré la mort et la résurrection de Jésus. C’est aussi une femme qui a, prophétiquement selon Jésus, répandu du parfum sur lui : elle a d’avance embaumé mon corps pour la sépulture. Mc 14 :8 Ne devrions-nous pas en faire mémoire et en tenir compte alors que nous célébrons la Cène ?

Billy Graham, Reinhard Bonnké, William Booth ne peuvent être accusés de ne pas connaître la Bible ou de négliger un seul de ses versets. Tous trois, comme des milliers d’autres serviteurs de Dieu, ont établi des femmes comme enseignantes dans leurs équipes. Jésus dit qu’on reconnaît un bon arbre à ses bons fruits et c’est ce que des multitudes ont expérimenté de la part de ces servantes. De très nombreuses écoles bibliques parmi les meilleures ont des enseignantes de la Bible. Pouvons-nous les soupçonner de désobéir à Dieu ou devons-nous étudier, examiner le sujet à la lumière de toute l’Écriture ?

L’histoire de l’Église témoigne que Dieu a puissamment utilisé des femmes pour amener des réveils, établir des ministères, implanté des églises et enseigné des foules affamées de la Parole. Or, le peuple ou le village qui reçoit les ambassadeurs et ambassadrices de Christ, reçoivent Christ lui-même et celui qui reçoit Christ reçoit aussi Dieu le Père.

Il se pourrait bien qu’en finalité les chrétiennes aient davantage rempli le ciel que les chrétiens ! On peut comprendre que quand Paul écrit : Je ne permets pas à la femme d’enseigner. 1 Tm 2 :12 Il ne parle pas des ministères établis et reconnus par lui-même, de la prophétie ou de la prière et il n’annule pas l’ordre missionnaire de Jésus pour tous les siècles et toute la Planète.

Dieu ne s’est pas trompé en suscitant, équipant, envoyant, pourvoyant à 60% de missionnaires femmes (des centaines de milliers) à ce jour. Cette proportion devrait nous interpeller car elles semblent plus obéissantes à l’ordre missionnaire de Jésus que les hommes (dans tous les cas leur proportion est plus élevée). Des milliers de livres d’enseignements sont écris par des femmes, des chants d’enseignement composés par elles, ils sont lus et chantés par tous les chrétiens qui, souvent, n’y font pas attention.

Signalons encore que nous reconnaissons que Dieu utilise des femmes pour enseigner dans toutes nos écoles primaires, secondaires, gymnases, universités, etc. Elles forment des apprentis dans presque chaque métier. Dans presque toutes les dénominations chrétiennes parmi les plus strictes, elles enseignent d’autres femmes et les enfants (ce qui représente au moins 75% des membres).

Conclusion :

Faire dire à la Bible et à Dieu que plus de la moitié de ses ambassadeurs (ses ambassadrices) n’ont pas le droit d’enseigner de sa part sa propre Parole au nom de quelques versets difficiles à interpréter de Paul, alors que ce dernier reconnaît le ministère de la femme et qu’il écrit que toutes les chrétiennes devraient aspirer à édifier, exhorter et consoler les fidèles, est un grand risque devant Dieu. C’est aussi une interprétation qui peut sérieusement freiner l’évangélisation de notre Terre et étouffer de magnifiques vocations parmi nos filles remplies du Saint-Esprit.

Soyons donc sur nos gardes ; n’utilisons pas des versets ardus à comprendre pour annuler les passages limpides qui parcourent toute la Bible, en particulier les paroles claires et directes de Jésus, notre Maître.

Chacun de nous devra rendre compte de ses décisions et de ses paroles devant Dieu. Ne prenons pas le risque de freiner nos jeunes filles, nos épouses, nos mères et nos sœurs dans la grande mission que Jésus nous a ordonné. Ne prenons pas le risque de freiner la proclamation de l’Évangile et de freiner le salut du plus grand nombre…

 

Carlo Brugnoli

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